Le cheval est un herbivore monogastrique (car ne possédant qu’un seul estomac) comportant un système digestif à la fois complexe et sensible. Afin d’assurer la sécurité digestive et le bien-être de votre cheval, il est primordial d’en comprendre les principales caractéristiques de sa digestion.
36 dents pour les juments et 40 pour les mâles à l’âge adulte.
Elles assurent la préhension ainsi que la mastication du fourrage et des aliments. La mastication est relativement longue chez le cheval, à l’origine d’un broyage fin et est associée à une sécrétion importante de salive (40 à 50 litres par jour). La production de salive possède un double intérêt :
Enfin, il est indispensable d’effectuer un contrôle régulier de la dentition de votre cheval au moins une fois par an (cf : “le cheval au quotidien”) afin d’en vérifier son usure et donc se prémunir de toute gêne pouvant impacter l’efficacité de sa digestion.
L’œsophage est un long canal (environ 125 à 150 cm) assurant le passage du bol alimentaire de la cavité buccale à l’estomac.
L’estomac du cheval est de petite taille et représente environ 7% du volume total du tube digestif. Il commence par le cardia (sphincter très resserré empêchant tout retour dans l’œsophage empêchant donc le cheval de vomir) et se termine par le pylore.
La contenance moyenne de l‘estomac est de 15 à 18 litres mais il ne se remplit qu’au 2/3 soit une contenance fonctionnelle de 10 à 12 litres donc favorable à l’ingestion de repas en petite quantité. C’est pourquoi il est indispensable de fractionner suffisamment les repas afin de ne pas occasionner une vidange trop rapide de l’estomac (cf : “le cheval au quotidien”)
L’estomac se vidange continuellement et le temps de séjour des aliments varie : 2/3 de chaque repas traversé en une heure ; le dernier tiers y séjournant pendant 5 à 6 heures. A noter que la durée du transit est également influencée par la composition du repas ainsi que sa taille et que le brassage mécanique reste restreint.
L’estomac est scindé en 2 régions :
Région glandulaire (partie basse; de couleur rose foncé) à présence de cellules sécrétrices (pepsinogène, acide chlorhydrique, etc…).
La production d’acide chlorhydrique contribue à l’activation du pepsinogène en pepsine, enzyme préparatrice de la digestion protéique.
L’intestin grêle du cheval comporte 3 segments : duodénum, jéjunum, iléon et représente environ 30% du volume total du tube digestif (longueur total : 20 à 22 mètres pour un volume de 70 à 75 litres). Le bol alimentaire y séjourne de 1 à 2 heures.
C’est le site majeur de la digestion enzymatique grâce à l’action du suc pancréatique, des enzymes intestinales (amylases, protéases et lipases) ainsi que de la bile dont sa sécrétion est continue (absence de vésicule biliaire chez le cheval) :
Néanmoins, sur ce dernier point, il est important de faire attention aux quantités d’amidon ingérées car le cheval produit peu d’amylase (= enzyme principale de la décomposition d’amidon) (cf : “le cheval au quotidien”). Ainsi, en cas d’un apport d’amidon en excès, l’amylase ne pourra dégrader en totalité l’amidon et une fraction arrivera dans le gros intestin à l’origine d’un déséquilibre et d’une perturbation de sa flore microbienne.
L’intestin grêle est également le site majeur de l’absorption des vitamines, oligo-éléments et minéraux (sauf pour le phosphore).
Le gros intestin du cheval comporte 3 segments : caecum, colon, rectum et représente environ 60% du volume total du tube digestif (longueur total : 6 à 8 mètres pour un volume d’une centaine de litres). Le bol alimentaire y séjourne de 24 à 48 heures.
C’est le site majeur de la digestion microbienne. Grâce à l’action de nombreux micro-organismes présents dans le gros intestin (flore principalement composée de bactéries cellulolytiques et protozoaires), les fibres sont dégradées en acides gras volatils (A.G.V.), qui sont eux-mêmes absorbés et qui constituent une source d’énergie.
Le gros intestin est également le site d’absorption d’une partie du phosphore, de certaines vitamines du groupe B ainsi que de l’absorption d’eau permettant la formation des crottins.